Chevreuse-Citoyen

CHEVREUSE CITOYEN est issu de la liste conduite par Didier Lebrun lors des élections municipales à Chevreuse en 2014 et représentée au Conseil municipal de 2014 à 2020. Constitué désormais en collectif apolitique, CHEVREUSE CITOYEN rassemble des Chevrotines et Chevrotins attachés à leur village et désireux de s'engager à titre citoyen pour y faire vivre les valeurs républicaines et démocratiques. L'attention du collectif va à la bonne administration de la commune (gouvernance, suivi des projets communaux, gestion des deniers publics etc), aux enjeux patrimoniaux et environnementaux locaux, aux questions éducatives et sociales. Contact : chevreuse.citoyen@gmail.com
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LA MARE-EPISODE 2:LA PATATE CHAUDE

20/09/2023

L’été porte conseil : après la présentation du projet de « renaturation de la Mare aux Canards » publiée au printemps dans le bulletin municipal, le numéro de rentrée du Médiéval nous donne une nouvelle version du projet. 

La « plage ensoleillée de sable et de gravier parsemée de graminées » a disparu et le référent du projet a changé : l’adjointe à l’environnement a passé le relais (la patate chaude?) à l’adjoint aux travaux. 

Mme le Maire a, de son côté, signé une nouvelle décision de demande de subvention : en juin, une demande de subvention de 400 000 euros auprès de la Région avait été décidée au titre des programmes relatifs à l’eau (décision 16-2023) – en septembre (après rejet de la demande de juin?), la mairie réduit finalement ses prétentions auprès de la Région avec une demande de subvention de 250 000 euros au titre des programmes Espaces verts (décision 25-2023).

Le budget prévisionnel de l’opération reste lui inchangé (ce qui est étonnant puisque l’aménagement de la plage a été supprimé) : toujours plus d’un million d’euros, mais avec une part pour la commune qui passe de 680 000 euros à 830 000 euros.

Madame le Maire, n’y a-t-il pas dépense plus urgente et plus justifiée pour Chevreuse ? Ne serait-il pas de bonne administration pour notre commune d’attendre l’issue du procès pour le parking de la Mare aux Canards réaménagé en 2019 sans aucune autorisation d’urbanisme préalable ? Ne serait-il pas prudent d’attendre aussi celle du recours auprès de la Préfecture après l’absence constatée de Dossiers Loi sur l’Eau (DLE) tant pour la construction de la Maison des associations que pour le chantier du parking en berges de l’Yvette alors même que Chevreuse avait été très exposée aux inondations en 2016 et 2018? On a vu récemment chez nos voisins de St Rémy qu’après mise en demeure de la Préfecture, le jardin public de centre-ville avait dû être transformé en urgence en zone d’expansion de crue pour régulariser le chantier d’un promoteur lancé en zone inondable sans Dossier Loi sur l’Eau…. Et s’il nous arrivait la même chose après un « aménagement paysager » à grands frais de notre mare ?

PS : Nous ne sommes pas les seuls inquiets : voir les informations complémentaires sur ce dossier rassemblées par l’AAVRE (Association des Amis de la Vallée du Rhodon et des Environs) dans sa note n°35 – septembre 2023 (ici)

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UN « IMPRÉVU » À L’ÉGLISE SAINT-MARTIN ?

12.09.2023

Depuis début août, un arrêté municipal de « mise en sécurité – procédure ordinaire » limite l’accès à l’église Saint-Martin et un fonds d’urgence aurait été débloqué par le Département pour des travaux courant septembre.

On ne peut que s’alarmer de ces désordres à Chevreuse à l’heure où un rapport du Sénat relatif à l’état du patrimoine religieux a été rendu récemment (voir ici). Les rapporteurs y soulignent l’attachement des Français à ce patrimoine riche et l’importance de cet héritage commun. Les menaces croissantes pesant sur lui et la crainte d’une dégradation rapide des édifices sont toutefois pointées : la charge de l’entretien pour les communes au regard de leurs contraintes budgétaires apparaît notamment comme un facteur de difficulté.

A Chevreuse pourtant, tout se passe comme si l’argent n’était pas un problème pour la mairie (pour rappel : la mairie travaille actuellement à un projet de réaménagement d’une mare pour plus d’un million d’euros).

 Que penser alors de cette dégradation de l’église ? Un arboretum sur les murs et même sur le clocher

Dans le dernier bulletin municipal, la mairie parle d’un « imprévu » . Un « imprévu » vraiment alors qu’il y a des filets tendus dans l’église depuis un moment, alors que des arbres prospèrent sur le clocher et sur les murs extérieurs (vu la taille, ils ne sont pas d’hier), alors qu’une subvention du Département avait été accordée pour un carnet d’entretien en 2022? Un « imprévu » ou plutôt une inconséquence répétée dans la gestion par la commune de son patrimoine ? Tous les Chevrotins se rappellent l’effondrement en 2017 de la Maison Claveau, puis sa démolition à deux pas de l’église lors du chantier du Pôle Petite Enfance qui a tourné au fiasco. Selon un chiffrage de la mairie elle-même, le préjudice pour la commune s’élève à près de 3 millions d’euros. Souhaitons que l’église Saint-Martin ne connaisse pas le même sort, elle qui avait été sauvée par son curé après la guerre alors que la ville l’avait vouée à la démolition…

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LE PAVE DANS LA MARE

21/08/2023

Pour reprendre l’aspect paysager de la « Mare aux Canards » du Parc des Sports, la mairie prévoit de dépenser prochainement un peu plus d’ 1 million d’euros TTC. Sans doute un entretien de la mare est-il nécessaire, mais certainement pas à ce prix pharaonique et disproportionné. L’argent public, ce n’est pas l’argent des élus, ce sont nos impôts! A titre de comparaison, la commune de Saint-Forget a mené en 2022, avec l’accompagnement du PNR, une opération de restauration écologique de la mare du Mesnil-Sevin : coût total annoncé 19330 euros HT. 

Pour ce projet à Chevreuse, les études menées à grands frais ont permis d’établir un épais dossier technique mais l’éléphant accouche d’une souris : une passerelle en bois, un « ponton d’observation », un « radeau végétalisé », une plage (retoquée dans son avis par l’Architecte des Bâtiments de France)…

Tout cela apparaît comme de la gesticulation écologique et inflationniste inutile.

Autre point de préoccupation : ce projet très onéreux n’a pu faire l’objet d’aucun examen ni débat en Conseil municipal puisque Mme le Maire utilise de nouveau sa délégation de compétences pour cette opération. La délégation de pouvoir n’a pourtant vocation qu’à permettre de traiter sans tarder les « sujets de moindre importance » – ce n’est pas vraiment la catégorie du projet envisagé. Alors pourquoi engager ainsi la commune en catimini ?

Outre les montants en jeu, on peut d’autant plus s’interroger quand on s’aperçoit que les études et la maîtrise d’oeuvre du projet – pour une enveloppe annoncée de plus de 90 000 euros TTC – ont été confiées à une entreprise dont le gérant n’est autre que le maire de Saint-Lambert-des-Bois, une commune du canton, membre de la même intercommunalité que Chevreuse.

Où est la déontologie et la démocratie quand les maires se tiennent par la barbichette en attendant les renvois d’ascenseur? N’est-ce pas là le type de pratiques qui dessert depuis des décennies l’image des politiques et éloigne les Français des urnes ?

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CONTRE LE SILENCE ET L’OUBLI

A peine déposés le 16 juillet dernier, le petit panneau et les fleurs honorant la mémoire des 13152 victimes de la Rafle du Vélodrome d’hiver ont été retirés par les soins de la commune dès le lundi 19 juillet. Concomitamment, les thuriféraires de Madame le Maire n’ont pas manqué de se faire entendre sur les réseaux sociaux pour mettre en cause notre initiative. C’est donc sans grande surprise que nous avons pris connaissance de la réponse négative apportée par notre élue à un projet mémoriel pour le jardin Leguay, après deux mois d’attente.

Nous vous faisons suivre ce courrier du 20/07/2021 en l’accompagnant de quelques remarques :

– L’acquisition « à l’amiable » du terrain a été présentée dans la décision 02/2020 (consultable en ligne au recueil des actes administratifs de la commune) comme la préemption d’un bien au prix de la  Déclaration d’intention d’aliéner, soit 60 000 euros. Nulle mention de conditions particulières ou de servitudes (le panneau honorant les anciens propriétaires?). S’il en existe, elles n’ont pas été précisées au Conseil Municipal.

– Quant à l’argumentaire, on ne peut qu’être gêné de retrouver une rhétorique bien connue d’inversion des victimes régulièrement utilisée par certains depuis l’après-guerre. Les victimes ne sont plus les milliers de déportés assassinés mais la famille de leur bourreau sur laquelle l’opprobre serait injustement jeté. Il n’est pourtant évidemment pas question de rendre des descendants par principe héritiers d’un lourd passé familial dont ils ne sont pas responsables. Mais dans le cas présent, comment ne pas être troublé par le silence entretenu pendant des décennies à tel point qu’à Chevreuse très peu « savaient » ? Et quand l’un des neveux de Jean Leguay a pris la plume en 2012 pour le bulletin d’histoire locale « Mémoire de Chevreuse » (n°10/2012), ce fut pour y évoquer « Victorien Leguay et les siens à Chevreuse » sans que le lecteur ne trouve la moindre trace du nom de Jean Leguay. La période de la Seconde Guerre mondiale est pourtant rappelée (p. 69) par l’auteur, alors enfant, accueilli dans la vaste bâtisse, à la fois maison familiale et étude notariale Leguay à Chevreuse :

Cette grande maison et son parc, je les revois soudain, lovés tendrement dans les replis de mes souvenirs d’enfance pendant la dernière guerre mondiale là où ils s’étaient endormis un peu flous dans le lointain […]Dans le salon bien éclairé, des fauteuils confortables permettaient à ma grand-mère de me prendre tout petit sur ses genoux et de me lire et relire des histoires de Boucle d’or et des trois ours ou celle d’« Agenor Kangourou se marie ». Souvenir lumineux qui m’a propulsé pour toujours dans le territoire de la lecture si cher à mon cœur.

Que penser de ces lignes alors qu’en 2012, l’auteur ne pouvait pas ignorer la gravité des crimes commis par son oncle pendant la guerre ? Est-il bien opportun de mettre en avant ces douces réminiscences personnelles en si tragique décalage avec le sort atroce infligé à des milliers d’enfants juifs avec la complicité active de Jean Leguay (qui insista auprès des autorités allemandes pour leur déportation) ?

Pas une phrase, pas un mot pourtant à ce sujet.

Contre le silence et l’oubli, notre commune se doit aujourd’hui de faire face et de faire entendre une voix dénuée de toute ambiguïté. Rappelons la position de refus ferme exprimée en son temps au nom de l’Histoire par Philippe Dugué, Maire de Chevreuse, déjà sollicité par certains héritiers Leguay pour un hommage à la famille. Le « jardin Marie-Louise et Pierre » mérite d’être rebaptisé maintenant qu’il est propriété municipale.

– Quant à la « commission ad’hoc » du 22 juin dont Pierre Godon est le capitaine : elle décide ce que le maire a décidé. Fervent partisan de la permaculture, je suis heureux que ce terrain s’inscrive dans la biodiversité et je ne doute pas de la pertinence des projets présentés mais sur un terrain de plus de 2000 m², on peut à l’évidence sans problème réserver un espace pour un projet mémoriel. C’était pour Madame le Maire l’occasion à saisir d’un acte politique fort, tout à son honneur et à l’honneur de Chevreuse. Dommage, elle est passée pour le moment à côté.

Mais nous lui faisons confiance pour qu’elle change d’avis.

(A SUIVRE)